Depuis l’été 2021, la présence de la microalgue Ostreopsis sur le littoral basque n’est plus un phénomène ponctuel, mais bien un risque sanitaire récurrent. L’été 2025 confirme cette tendance : plusieurs sites très fréquentés comme la plage du Port-Vieux à Biarritz ou encore le spot de Parlementia ont été temporairement interdits à la baignade en raison d’une prolifération exceptionnelle. Les autorités sanitaires ont enregistré, à la mi-juillet, des concentrations dépassant les 600 000 cellules par litre d’eau, un niveau jamais atteint auparavant sur la côte atlantique.
Une microalgue discrète mais redoutable
Invisible à l’œil nu, Ostreopsis est un dinoflagellé marin qui prolifère sur les rochers et les algues immergées. Elle produit des toxines puissantes, proches de la palytoxine, qui peuvent se diffuser dans l’air via les embruns. Inhalées ou en contact avec la peau, ces toxines peuvent provoquer divers troubles, même sans baignade ni contact direct avec l’eau.
Sur le littoral basque, les analyses révèlent régulièrement la présence de deux espèces : Ostreopsis ovata et Ostreopsis siamensis, cette dernière ayant été identifiée comme la principale responsable des épisodes passés.
Des conditions idéales en 2025
Plusieurs facteurs ont favorisé cette prolifération en 2025 : la température de l’eau, plus élevée que la moyenne saisonnière, des périodes de mer calme prolongées, et un ensoleillement particulièrement soutenu en juin et juillet. Ces conditions, couplées à une légère hausse de la salinité, créent un environnement idéal pour le développement de cette microalgue.
Quels sont les risques pour la santé humaine ?
Les personnes exposées – baigneurs, surfeurs, promeneurs – peuvent développer des symptômes dans les heures suivant leur présence sur une plage contaminée. Les troubles les plus fréquents sont : irritation de la gorge, toux sèche, écoulements nasaux, conjonctivites, douleurs musculaires, maux de tête, nausées ou encore réactions cutanées. Dans la majorité des cas, ces symptômes sont bénins et disparaissent spontanément en deux à quatre jours. Toutefois, les personnes asthmatiques, âgées ou atteintes de pathologies chroniques doivent être particulièrement vigilantes.
Les bons réflexes à adopter
Face à ces risques, plusieurs gestes simples sont recommandés :
- se doucher intégralement après chaque baignade ou session de surf ;
- laver systématiquement les combinaisons, planches, serviettes ou autres équipements exposés ;
- éviter la consommation de poissons, crustacés et mollusques pêchés dans les zones touchées, ou bien veiller à bien les éviscérer.
En cas de symptômes persistants, il est conseillé de contacter un médecin ou le centre antipoison de Bordeaux. Les cas inhabituels ou groupés peuvent également être signalés à l’ARS Nouvelle-Aquitaine.
Une surveillance renforcée sur tout le littoral
Depuis 2022, la Communauté d’Agglomération Pays Basque, l’ARS, l’Ifremer et l’ONG Surfrider ont mis en place un dispositif de surveillance élargi, avec des prélèvements hebdomadaires sur plus de trente sites. Surfrider, de son côté, assure un suivi indépendant sur des plages comme Lafitenia, VVF Anglet ou l’Uhabia à Bidart, et invite les usagers à signaler toute gêne via sa plateforme en ligne.
L’application Kalilo permet également de consulter en temps réel l’état sanitaire des plages, les résultats d’analyses et les éventuelles fermetures.
Une nouvelle réalité à intégrer
Avec la répétition des épisodes, la prolifération d’Ostreopsis s’inscrit désormais dans une réalité durable, liée notamment au réchauffement climatique. Les collectivités et les associations de protection du littoral redoublent d’efforts pour informer le public, prévenir les risques et adapter la gestion des plages à cette nouvelle contrainte environnementale.
Pour les habitants comme pour les vacanciers, rester informé et adopter les bons gestes devient essentiel pour continuer à profiter du littoral basque en toute sécurité.