Les enfants préfèrent passer du temps sur l’écran d’un appareil mobile aux sucreries

Confrontés à un dilemme lorsqu’il s’agit de renforcer l’autonomie et la sécurité de leurs enfants sur Internet, 61 % des parents admettent être inquiets de montrer le mauvais exemple en passant trop de temps sur leurs appareils mobiles

D’après une étude récente de Norton by Symantec, les parents français culpabilisent de passer trop de temps en ligne devant leurs enfants, et ces derniers n’hésitent pas à le leur reprocher. L’enquête révèle que près de 6 répondants sur 10 (61 %) ont suggéré que les parents donnent le mauvais exemple en passant trop de temps en ligne, et que 3 sur 10 admettent s’être fait réprimander par leurs propres enfants pour leur comportement. Ces chiffres montrent à quel point les familles d’aujourd’hui ont du mal à imposer de bonnes habitudes vis-à-vis des écrans, dans un monde de plus en plus connecté.

Réalisée auprès de quelque 1 000 parents d’enfants âgés de cinq à seize ans en France, l’étude de Norton se penche sur les problèmes rencontrés par la première génération de parents à l’ère du tout numérique. Contrairement à eux, leurs enfants n’ont jamais connu un monde sans smartphone ni tablette. De fait, les parents d’aujourd’hui s’embarquent dans de nouveaux défis, se questionnant sur le bon âge auquel leur enfant devrait être exposé aux écrans ou pour disposer de leur « propre » appareil, tout en analysant leurs propres habitudes et leurs effets potentiels sur leurs enfants.

L’étude de Norton met également en évidence que les enfants sont plus en demande de « temps d’écran » que de sucreries. D’ailleurs, ils sont plus souvent devant des écrans mobiles qu’à jouer dehors, plus d’un quart des parents indiquant même que leurs enfants passent plus de temps en ligne qu’eux. En moyenne, les enfants européens passent quotidiennement environ deux heures et demie de leur temps libre sur des appareils mobiles, soit plus d’une demi-heure de plus que le temps moyen passé à jouer à l’extérieur.

Le Royaume-Uni figure en tête du classement. Les petits Britanniques étant ceux qui passent le plus de temps sur des appareils mobiles, soit quasiment trois heures par jour. Et si les enfants espagnols se montrent les moins assidus de l’échantillon, la différence ne se joue qu’à 30 minutes près.

« Il n’est pas facile de nos jours d’être parent », constate Nick Shaw, vice-président et directeur général EMEA chez Norton. « Si les vieilles obligations consistant à obtenir des enfants qu’ils finissent leurs légumes, respectent l’heure du coucher et fassent leurs devoirs existent toujours, les parents doivent en plus gérer des contraintes liées aux nouvelles technologies. Contrairement à leurs enfants, la plupart des parents actuels n’ont pas grandi avec des appareils connectés, tels que les smartphones et les tablettes, et se retrouvent fort dépourvus au moment de fixer des règles sur le temps passé devant les écrans. »

Bénédiction ou malédiction ? Les parents ont des avis partagés sur l’usage des appareils mobiles par leurs enfants

Près de la moitié des parents pensent que les technologies et appareils mobiles peuvent contribuer à améliorer les aptitudes de leurs enfants en matière de résolution de problèmes et d’apprentissage (44 %), de créativité (45 %) et de bien-être (42 %). Près des trois quarts (74 %) d’entre eux affirment que le fait de posséder leurs propres appareils apprend aux enfants le sens des responsabilités.

Mais le tableau n’est pas tout rose, car les parents nourrissent aussi de vraies inquiétudes quant au possible impact négatif de l’utilisation de ces appareils. Plus de la moitié d’entre eux (58 %) constatent que le temps passé devant les écrans influe sur la qualité du sommeil de leurs enfants. Ils s’inquiètent également de l’effet néfaste des appareils sur le niveau d’énergie (42 %), les compétences sociales (44 %) et la santé mentale (33 %).

Ces préoccupations vont croissant à mesure que les enfants obtiennent leurs propres appareils à un âge de plus en plus précoce. L’enquête de Norton montre que les parents cèdent au harcèlement, car en moyenne les enfants obtiennent leur premier appareil à neuf ans, soit un an plus tôt que l’âge jugé raisonnable par ces mêmes parents. Aux Émirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite, l’écart est encore plus grand, les enfants de ces pays recevant des appareils à partir de sept ans.

La plupart des parents tentent réellement d’instaurer des règles sur le temps passé devant les écrans, mais admettent qu’ils se discréditent sans doute eux-mêmes en ne montrant pas le bon exemple.

  • Plus de la moitié des parents (57 %) avouent passer trop de temps sur le web, et près d’un sur deux (40 %) culpabilise à ce sujet.
  • Moins d’un parent sur trois (29 %) confessent que leurs propres enfants les réprimandent pour rester en ligne trop longtemps ou à des moments inopportuns et plus de la moitié (61 %) affirment être inquiets d’être un mauvais exemple pour leurs enfants.

« Les parents perçoivent clairement l’avantage des appareils mobiles pour leurs enfants, mais cela ne les empêche pas de vouloir imposer de bonnes habitudes, car ils assistent également aux effets néfastes des smartphones et tablettes sur le sommeil et la santé mentale », ajoute Nick Shaw. « Nous devrions tous faire attention au temps que nous passons en ligne et lutter contre les excès dans ce domaine, les parents devant donner l’exemple. Nous avons découvert que 57 % des parents imposaient déjà des créneaux horaires ou des jours « sans technologie », au cours desquels tous les membres du foyer s’interdisent d’utiliser leurs gadgets. C’est une excellente occasion de nous interroger sur notre dépendance aux appareils. »

Évolution des règles de la parentalité traditionnelle à l’ère du numérique

Les parents de l’ère du numérique sont un peu désorientés. Près de la moitié d’entre eux (49 %) affirment vouloir fixer des limites et exercer leur autorité en matière d’utilisation d’appareils connectés, mais ne savent pas comment faire. Tandis que plus d’un parent sur deux (56 %) souhaitent plus d’aide et de conseils pour assurer la sécurité de leurs enfants en ligne. En revanche, un parent sur 10 n’impose absolument aucune limite à l’utilisation des appareils, jugeant que leurs enfants se débrouillent si bien qu’ils sauraient de toute façon contourner les règles.

Curieusement, l’étude a permis de constater au niveau EMEA que les parents les plus stricts étaient les moins âgés (75 %) et ceux ayant les enfants les plus jeunes (74 %). En effet, ces groupes sont plus susceptibles de se montrer sévères par rapport aux parents plus âgés (59 %) et à ceux ayant des enfants plus grands (53 %). Malgré les difficultés, les parents sont désireux d’encadrer l’usage des appareils par leurs enfants, mais beaucoup ne savent pas comment s’y prendre. Pratiquement la moitié (49 %) disent vouloir imposer des limites et un contrôle parental sur les appareils connectés, mais ne savent pas comment le faire, tandis que 56% souhaitent plus d’aide et de conseils pour assurer la sécurité de leurs enfants en ligne. Plus de la moitié (55 %) autorisent leurs enfants à naviguer sur Internet tout seuls dans leur chambre, et environ un tiers (32 %) avouent que c’est le cas même des plus petits, de cinq à sept ans.

L’étude fait apparaître que les parents aimeraient être conseillés pour mettre en place de bonnes habitudes vis-à-vis des écrans. Voici donc quelques conseils pratiques destinés à les aider à mieux gérer l’utilisation des appareils :

  1. Établir des règles à la maison : il peut s’agir de définir des limites au temps passé sur les écrans, le type de contenu auquel un enfant a accès ou le langage approprié à utiliser en ligne. Ces règles doivent être adaptées en fonction de l’âge des enfants, de leur maturité et de leur compréhension des risques auxquels ils peuvent être exposés.
  2. Encourager les enfants à naviguer sur Internet dans les pièces de vie commune : il s’agit de trouver un équilibre, pour qu’ils n’aient pas l’impression que l’on regarde constamment par-dessus leur épaule et ne se sentent pas obligés d’aller sur internet en cachette. Les parents seront ainsi rassurés sur leurs activités en ligne, et ils sauront qu’ils peuvent se confier à eux s’ils sont troublés, effrayés ou inquiets.
  3. Favoriser et entretenir un dialogue ouvert permanent avec les enfants sur l’utilisation d’Internet et les expériences vécues en ligne, notamment sur le harcèlement.
  4. Inciter les enfants à réfléchir avant de cliquer : lorsqu’ils regardent des vidéos sur des sites en ligne, reçoivent un e-mail inconnu ou naviguent sur le web, il convient de rappeler à ses enfants de ne pas cliquer sur les liens, car ils risquent de les conduire sur des sites dangereux ou inappropriés. C’est souvent en cliquant sur des liens inconnus qu’ils peuvent récupérer des virus ou divulguer des informations personnelles sensibles les concernant.
  5. Faire attention aux contenus nocifs : des sites web aux applications, en passant par les jeux et les communautés en ligne, les enfants ont accès à de nombreux contenus qui peuvent aussi bien se révéler positifs que négatifs. Le recours à des mesures de sécurité intelligentes ou à des outils de contrôle parental, ainsi qu’aux paramètres de sécurité intégrés aux navigateurs, permet d’assurer la protection de toute la famille.
  6. Discuter des risques que comportent la diffusion et le partage d’informations, de vidéos et de photos personnelles, notamment sur les médias sociaux.
  7. Être un bon modèle : les enfants ayant tendance à imiter le comportement de leurs parents, ils doivent montrer l’exemple.
  8. Utiliser un logiciel de sécurité puissant et fiable afin de protéger ses enfants et ses appareils contre les sites malveillants, les virus, les attaques par phishing et autres menaces en ligne conçues pour voler des données personnelles et financières.

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