Nous sommes le Jeudi 28 mars 2024 | 214 Connectés | La citation du jour : " Je voulais chasser tout ce qui dénaturait la vie, pour ne pas découvrir, au soir de la vieillesse, que je n'avais vécu. " Tom Schulman

7 marins et sauveteurs illustres de la Côte basque

Certains croient encore qu’ils ne sont que des noms de rues à Bizarritz. Au-dessus des contingences humaines, la grande et belle légende des Marins et des Sauveteurs donne à tous l’exemple des plus hautes vertus : le courage, l’abnégation, la modestie.

Se transmettant de l’un à l’autre un lourd patrimoine d’honneur et de dévouement, patrimoine toujours enrichi, puisque chez nous, comme la fonction crée l’organe, il se crée un héros quand souffle lie péril, les marins de Biarritz honorent leur pays et la Marine toute entière. Et c’est de quelques-uns d’entre eux que j’ai essayé de reconstituer la vie et d’apprendre les exploits aux Biarrots afin qu’ils sachent entourer de leur estime et de leur admiration, les Marins et les Sauveteurs de Biarritz.
Jean-Baptiste LASSALLE (1857-1926)
LASSALEJ.-B. Lassalle est le prototype même du marin et du sauveteur. Comme sauveteur, ses exploits ne se comptaient plus. Pendant le féroce hiver de 1883, par dix degrés, J.-B. Lassalle se jeta tout habillé dans le chenal du Port des Pêcheurs, dans une mer en furie, que seuls des Biarrots peuvent imaginer, dans cet étroit couloir, pour sauver deux hommes dont la barque avait chaviré. Cent fois, Lassalle se maintint, et après quels efforts ramena le noyé à terre et s’affaissa inanimé.

 

Denis- Joseph JAULERRY (1176-1873)
D.-J. Jaulerry est une des plus brillantes personnalités d’une des plus anciennes familles de notre terroir.
En 1812, il accomplit cet exploit fabuleux de ramener du, fond de la Baltique, pendant la retraite de Russie, le bateau-amiral « La Psyché » de l’Amiral Bergeret. Bravant toutes les flottes, au plein hiver, il sauve le prestige de notre flotte qu’il reconduit en France. Ce n’est que bien plus tard, sous Napoléon III, que la Croix de la Légion d’Honneur lui sera conférée. Le Grand Empereur pensera à lui toutefois pendant son calvaire à Sainte-Hélène et lui accordera, la, Médaille de Sainte-Hélène.

 

Casimir SILHOUETTE (1820-1876)
C’est à Casimir Silhouette que s’attache cette belle histoire à figure de légende : un Biarrot sauveteur de la flotte française ! Et pourtant les faits sont là, et le capitaine au long cours biarrot, Casimir Silhouette, sauva vraiment la flotte française d’un désastre certain.
Devant Biarritz, au large du Rocher de la Vierge, la flotte française croisait; le commandant en chef était chez l’Empereur. La brise était légère, la mer s’étendait, .calme et tranquille. Mais soudain, un vilain vent se leva, et de courtes crêtes de vagues commencèrent à hérisser les flots. Du haut de la falaise, Casimir Silhouette, vieux et vrai marin, qui connaissait mieux que personne son Golfe de Gascogne, vit le danger : les navires trop près de la côte. Il courut chez l’Empereur, fit mander le commandant de la flotte, et lui exposa ses alarmes.
Silhouette qui avait le coeur bien trempé, courut au port, monta dans sa barque, rama vers les bateaux au repos. Il se présenta devant le commandant en second comme porteur des ordres du commandant en chef la haute mer : il fallait, partir aussitôt, quitter ces parages, aller vers la haute mer.
Ces ordres furent exécutés et, majestueusement, les grands navires, guidés par le Biarrot, s’en furent plus loin, échappant ainsi à un destin affreux.
Quand Silhouette, le danger écarté, revint au port, l’empereur le fit demander et le félicita chaudement.

Victor MILLION (1856-1909)
Victor Million, issu d’une famille de ces hardis marins biarrots, où le courage et l’abnégation se transmettent en héritage, exposa pendant quarante années, maintes fois sa vie pour sauver des existences humaines, avec le désintéressement le plus noble.
Victor Million fut le plus grand d’une famille de sauveteurs; ses trois frères et son neveu marchèrent sur ses traces. Lui non plus, tout comme Fourquet, ne périt pas en mer – peut-être celle-ci, qu’ils avaient tant de fois vaincue, les crut-elle invincibles ! Il mourut le 10 avril 1909, après une longue maladie, mais on peut dire que sa fin prématurée, à 53 ans, fut provoquée par les terribles efforts de son existence, vouée à la lutte contre les éléments.
Uni dans la pensée et la piété populaires à son contemporain Fourquet – leurs vies sont identiques – Victor Million s’est montré le digne fils de la race biarrotte qu’il honore d’un éclat particulier.

Joseph FOURQUET dit CARCABUENO (1867-1915)
Sa force colossale, son endurance extrême le servirent beaucoup, mises à la disposition de ses qualités morales. C’est le marin de chez nous qui possède le plus grand nombre de sauvetages à son actif, avec J-B Lassalle.
Alors que la grande tourmente de 1914 n’avait pas encore hurlé à travers le monde, créant les héros par milliers, la réputation de Carcabueno dépassait les frontières, et tous les marins de toutes les mers, frères, de luttes, se redressaient à l’appel de son nom.
Il ne m’est pas possible de relater ici les innombrables actes de bravoure, de notre glorieux compatriote. Sa vie entière en fut tissée. Comme le dit M. Garay, conseiller municipal; qui fit, l’oraison funèbre de Fourquet : «Sa large poitrine renfermait un coeur d’or. Ses sauvetages, Fourquet les accomplissaient naturellement. Cet héroïsme, il n’en tirait aucune vanité, c’était un héros ignoré de lui-même. »
Le premier sauvetage officiel de Fourquet, c’est le 16 décembre 1883 qu’il l’accomplit. A la Côte des Basques, il se jette, dans la nuit, malgré le froid et les brisants, pour ramener sain et sauf un homme qui s’était laissé surprendre par la marée à la Roche Blanche. Le 29 mars 1889, par une mer démontée, blessé grièvement par un aviron dans le naufrage de sa barque, il ramène à bord un matelot inanimé. Aveuglé par le sang, il se rejette à l’eau, et malgré ses efforts, ne peut retrouver l’autre matelot sinistré. Le 7 juin 1894 à Bayonne, il saute tout habillé dans la Nive pour repêcher une femme. Le 11 décembre 1896, au plein hiver, il sauve douze matelots accrochés à l’épave de leur barque.

 

Paul FOURQUET (1897-1925)
Seule, la grandeur de sa mort peut faire oublier la tristesse de la disparition de Paul Fourquet.
Il est tombé en héros, en écrivant une page sublime au long martyrologe des sauveteurs. Les mots deviennent vains pour traduire l’intense émotion de la population biarrotte qui pleure et n’oublie pas le fils de Carcabueno.
Né en 1897, Paul Fourquet, très jeune, se jeta à l’eau, tout habillé, dans le chenal du Port des Pêcheurs, pour repêcher un baigneur qui se noyait. Lui aussi, héritier des traditions, avait embrassé la rude mission des guides-baigneurs.
Le souvenir de son tragique trépas est encore dans toutes les mémoires pour qu’il soit nécessaire de le rappeler.
Le 23 juillet 1925, à la Côte des Basques, jour néfastes où deux hommes courageux et une baigneuse imprudente payèrent un lourd tribut à la mer meurtrière.
Dans une mer qui grossissait à vue d’oeil, deux femmes se noyaient. Répondant à l’appel de son sang, Paul Fourquet s’élance et après une rude lutte, ramène sur le sable, vivante, une des baigneuses, Mlle Williams.
Et de nouveau, Paul Fourquet repart. Un homme de grand coeur, héros lui aussi, Jimmy Jammet, qui paya de sa vie son acte de courage, avait réussi entre temps à attraper l’autre baigneuse. Il la maintient là-bas, près des roches de Belza. Le courant les entraîne; ils vont se briser ! Déjà, il sont dans les remous. Paul Fourquet, audacieusement, les rejoint, essaie de les tirer. Trop tard ! une vague monstrueuse les couvre, les écrase sur le roc.
Paul Fourquet est mort à 28 ans au champ d’honneur des marins. Sa mémoire restera dans le pieux souvenir de la race biarrotte.

 

MAZONFrançois Mazon (1841-1910)
François Mazon fut l’un des maillons les plus brillants de cette magnifique chaîne de marins illustres.
Avant sa, dixième année, il était embarqué comme mousse sur le « Biarrot » qui était commandé par le célèbre Lavernis. Il se signale vite par sa bravoure et son endurance. Sentant en lui un marin d’élite, Pugibet en fait un novice,; puis un matelot. Avant 19 ans, il est lieutenant en second sur la « Ville de Boulogne ».
Il sillonne toutes les mer, faisant remarquer son intrépidité et son sang-froid. Quand il manifesta le désir de se retirer-il fut nommé agent-général de la Compagnie des – Chargeurs Réunis à Rio de Janeiro.’ Il accomplit là-bas, en faveur de notre pays, une propagande et une action qui ne se démentirent jamais. Il y joua un grand râle au cours des événements qui suivirent la chute de Dom Pedro, l’élargissement des esclaves, la propagation de l’idée républicaine et démocratique. Revenu à Biarritz, ses concitoyens l’envoyèrent siéger au Conseil Municipal de 1900 à 1908.
François Mazon qui mourut regretté de tous, laisse l’exemple d’une vie magnifique,

 

 

 

 

Contact Us